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2015

Le Snoezelen même dans les crèches.

 

Elles ont commencé par nous expliquer le concept. Ensuite, elles nous ont expliqué l’importance du matériel.  Il n’est pas utile d’y dépenser des fortunes ; beaucoup de choses peuvent être réalisées soi-même. 

Pour finir, la salle a posé des questions : qu'est-ce qu'un tel outil peut apporter aux petits enfants ?  Quel intérêt d’en installer un dans une maison d’enfants ?  Ne travaillant pas dans le domaine, il leur a été difficile de répondre. 

Une responsable du Tisserand nous a interpellé.  Elle sait que nous en avons un et que nous avons suivi des formations pour appliquer cette démarche.  Nous sommes mal à l’aise vis-à-vis de ces deux dames, nous ne voulons pas prendre leur place.  Donc nous essayons humblement d’expliquer ce que nos enfants en retirent, ce qu’ils aiment, comment ils appellent ce lieu étrange.  Plusieurs personnes dont ces deux dames sont venues nous trouvées pour nous féliciter pour notre intervention.  Elle a permis d'éclairer leurs propos.  Même la responsable nous a remercié pour nos explications.  Un responsable d’un autre service nous même fait part de son étonnement.  Il n'a pas compris pas pourquoi le Tisserand fait appel à des personnes extérieures alors que ce service nous connait et connait notre démarche Snoezelen.

L’enfant doit s’adapter

En arrivant chez nous, la maman a voulu que nous accueillons Jacques comme les autres enfants, sans prendre en compte ses besoins. « C'est à lui de s'adapter » dit-elle.

Notre projet pédagogique pour l'ensemble des enfants n'est pas basé sur cette valeur-là.  Nous souhaitons différencier nos accueils.  Nous voulons nous adapter au mieux à chaque enfant, à chaque parent.  Nous souhaitons que notre accueil soit une continuité avec ce qui se passe à la maison.

On a pris le temps de lui expliquer, de lui raconter notre façon de faire.  Au fur et à mesure, elle a accepté de nous raconter, puis de venir passer du temps avec nous pour enfin nous laisser Jacques.

Depuis, nous continuons de « tâtonner ».  Nous n'avons pas encore réussi à installer une confiance réciproque.  Nous voulons lui laisser le temps mais nous avons besoin d'informations médicales pour pouvoir au mieux gérer les crises de Jacques.

Avec l’accord de la maman, nous avons rencontré la personne du SAP qui suit Jacques.  Elle a pu répondre à certaines de nos questions, nous expliquer comment Jacques se comportait à la maison ou à l’école.  Mais très vite nous nous sommes rendues compte que nous n’avions peu d’informations nouvelles car cette personne reçoit le même discours que nous de la part de la maman.

De plus en venant qu'une fois par semaine pendant l'année scolaire, Jacques a dû mal à se créer des habitudes.  Et pour nous, il nous est difficile d'identifier correctement tous ses besoins.

Pour améliorer cette situation, nous avons demandé l'aide du Tisserand.  Un renfort (aide en personnel) nous donnerait la possibilité de passer plus de temps avec cet enfant, observer ses interactions avec les autres, identifier ses moments de crises....

L’oncle de Bob (cfr rapport 2014) :

 

Après avoir lu les dossiers de candidature pour les deux bourses, nous nous sommes très vite rendues compte que nous ne pourrions pas remplir ces dossiers seules.  Nous ne savons pas comment définir exactement notre économie, qu’avait-elle de sociale ?  Comment organisons-nous notre politique structurelle ?  Comment prévoyons-nous une démocratie d’entreprise ?...

Tous ces termes sont trop vagues pour nous.  Nous ne les maîtrisons pas.

Alors nous avons décidé d’utiliser notre réseau Facebook. Nous avons lancé une demande d’aide : « Qui pourrait nous aider à remplir ces deux dossiers ? »

Quelques jours plus tard, la maman de Bob en venant le rechercher, nous demande si nous avons déjà trouver une aide et elle nous propose de l’aide de son frère, compétant dans la matière.

Le rendez-vous est pris. Quelques jours plus tard en fin de journée, nous commençons à travailler ces deux appels à projet avec l’oncle de Bob.

Nous avons que peu de temps pour peaufiner ces dossiers.  Nous n’avons qu’une quinzaine de jours pour le rédiger et l’envoyer.  Après plusieurs soirées passées à les relire, les modifier, les préciser, nous avons réussi grâce à l’oncle de Bob à répondre à toutes les questions et à les envoyer dans les temps.

Il ne nous reste plus qu’à attendre les résultats prévus pour le printemps 2016.

Le 23 juin 2015, l'inauguration du vide :

 

Pour finir en beauté sa présidence, Mr R souhaite inviter tous les membres du Rotary Club ainsi que des représentants communaux, des membres de la presse, les parents des enfants fréquentant la maison d’enfants et les membres du conseil d’administration lors d’une inauguration.  Etant donné que le 23 juin est férié au Grand-Duché de Luxembourg, la date est idéale pour toucher un grand nombre de personne puisque peu de monde travaillent dans notre région ce jour-là.

Mr M, responsable de notre projet chez Stallbois nous promet que tous les travaux seront finis à temps malgré qu’il ne reste que trois semaines avant la date prévue.

Au fur et à mesure que les jours passent, notre inquiétude grandie.  Nous envoyons des mails à Mr M mais également à Mr R. 

Quelques jours avant le 23 juin, un mail nous annonce la mauvaise nouvelle :

 

« Bonjour, Malgré tous les efforts déployés et à ma grande honte, je ne pourrai tenir ma promesse de monter

l'aire de jeu et la barrière pour le 23 courant.

Je ferai, par contre, mon possible pour faire parvenir les visuels couleurs et 3D relatifs à cette prestation avant cette date.

En vous priant d'accepter mes excuses

Votre toujours dévoué ». 

 

Nous voilà donc avec un date d’inauguration, des invitations lancées et pas de structure à présenter.

Le 21 juin, Mr M accompagné de deux ouvriers sont venus nous installer un bout de la barrière qui doit finir le module.  Il nous apporte également un grand panneau sur lequel il a afficher les dessins que nous lui avions donner pour faire ses plans.  Il nous promet qu’il sera présent le 23 au soir pour expliquer à tout le monde comment sera ce module.

Une fois encore une promesse non-tenue…juste un mail d’excuse le lendemain matin.

Malgré se contre temps, cette « inauguration » a été un moment très riche.  Les personnes présentes se sont bien amusées et nous ont encouragées.

Le jour de l'évaluation de Philomène.

 

Elle a rempli le tableau.  Mais pour elle, elle n'est compétente dans rien.  Elle doit tout améliorer.  Pourquoi adopter un tel comportement ?  Est-elle sincèrement persuadée d'être aussi inefficace ou est-ce une manière de se mettre en victime ?  Nous n'avons pas l'occasion d'aborder tous les points car elle change de sujet.  Pour elle, il y a des choses qui ne vont pas chez nous mais elle ne sait pas comment nous le dire.  Son psychologue lui a conseillé de rien nous dire.

Nous sommes dans une impasse.  Comment avancer avec quelqu'un qui ne veut pas communiquer ?  Comment lui faire confiance lorsque nous ne sommes pas là ?  Comment être certaine qu'elle respecte le projet pédagogique lorsqu'elle est seule avec des enfants ?  Comment peut-elle travailler en équipe si elle ne veut pas dire ce qu'elle pense ?

Après discussion avec notre coordinatrice ONE ; Nous prenons contacte avec notre secrétariat social.  Que pouvons-nous faire pour nous sortir de cette situation ? 

On nous propose :

-      De prendre contact avec notre médecine du travail :

Nous l'avons déjà fait, ils ne peuvent pas nous aider.  Ils peuvent rencontrer Philomène mais ne pourront pas l'obliger à prendre du recul.  Nous pensons réellement qu'elle a des difficultés comportementales.  Le fait de devoir toujours tout vérifier, d'avoir besoin d'être reconnue par les enfants mais également par nous responsables, de voir tout de manière négative, comme si c'était de sa faute, nous fait dire qu'elle ne se sent pas bien dans sa peau.  Qu'arrivera-t-il si elle panique alors qu'elle seule avec un enfant ?

–             De prendre contact avec la juriste du service :

Pour elle, il y a trois solutions :

–             On continue comme cela au risque de s'épuiser et d'avoir un accident

–             On se met d'accord avec elle pour casser le contrat au risque qu'elle se mette en maladie pour une longue durée et qu'on doive assumer ces horaires et son salaire

–             On la licencie avec effet immédiat soit pour faute grave ou non.

Nous ne voulons pas licencier pour faute grave.  Nous ne voulons pas la mettre dans une situation financière et professionnelle difficile.  Mais nous ne pouvons continuer ainsi, il faut qu’elle réagisse.

Nous la convoquons au mois de février.  Nous lui signifions que nous sommes déçues puisqu'elle n'a pas retravaillé son tableau des compétences et lui faisons part de tous les manquements observés.  Nous l'informons que cette évaluation lui sera envoyé par recommandé à titre d'avertissement.

Au lieu de se reprendre, de changer de comportement, elle nous envoie un recommandé pour connaître les statuts de notre ASBL et les motifs précis de cet avertissement.

Nous nous rendons compte que la situation ne s'améliore pas.  Elle est tout le temps aux aguets.  Lorsque nous arrivons et que c'est elle qui a accueilli les enfants, ils pleurent.  Elle parle très peu avec les membres de l'équipe et n'aide plus les stagiaires dans leur apprentissage.  Nous ne la reconnaissons plus.  Elle est devenue quelqu'un de fermé, sure d'elle et calculatrice.

Au bout de trois avertissements et en accord avec le conseil d'administration, nous décidons de mettre fin à son contrat avec effet immédiat.

Nous nous sommes informées quant au coût total de ce licenciement.  Cela nous fera une perte de 11000 euros ce qui est beaucoup par rapport à notre épargne.  Mais pour notre projet c'est important.

Nous la contactons le 20 mai pour lui annoncer qu'un courrier recommandé signifiant son licenciement est envoyé.

Quelques jours plus tard, elle vient rechercher ses affaires.  Elle nous dit qu'elle s'en doutait, que de tout façon si nous ne l'avions pas renvoyée, elle serait partie.  Elle ne se sentait plus bien chez nous.

Avons-nous fait le bon choix ?

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