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2016

La communication d'Alice.

 

A plusieurs reprises, lors des retours d'Alice, nous avons pu discuter avec ses parents de son envie de communiquer.  Les parents sont également admiratifs de la volonté de leur fille de vouloir se faire comprendre.  Puisqu' elle est suivi au Centre Eclore (cfr rapport 2015 ou « Le réseau »), nous demandons aux parents si des choses sont mises en place par sa logopède.  C'est le début, ils commencent à la travailler.  Mais la maman voudrait plus et elle est ouverte à toutes suggestions.  Nous lui parlons du Service d'Aide Précoce (cfr « Le réseau »).  Nous travaillons avec une personne de ce service pour un autre enfant pour lequel elle nous a conseillé de signer certains mots.  Nous lui donnons les coordonnées du SAP, nous lui proposons de prendre contact.  Cette personne pourrait être le lien entre le Centre Eclore, les parents et nous.  Elle donnerait une cohérence aux différentes choses mises en place pour Alice. 

La maman est ravie.  Elle nous promet de leur téléphoner et de nous tenir au courant. 

Bien que nous sommes en début de l'année lorsque nous en discutons pour la première fois, il faudra attendre fin de l'année pour que la personne du SAP vienne voir Alice pour la première fois chez nous.

Les absences répétées ainsi que l'organisation de chacun n'ont pas permis de répondre à ce besoin plus tôt.

Malgré les frustrations que nous pouvons ressentir par rapport à de telles situations, nous voulons continuer de respecter le rythme de chacun.  Il nous paraît important de laisser le temps à tous de se sentir à l'aise avec la situation, d'être et de vouloir s'engager.

Pendant ce temps nous avons continué de solliciter Alice et d'essayer de comprendre ce qu'elle voulait nous dire.

Vinciane, la sœur de Lisa.

 

La maman de Lisa (cfr rapport 2015) a souhaité inscrire sa deuxième fille chez nous.  Elle ne voulait plus rencontrer les mêmes difficultés lors de l’entrée à l’école.

Début mars, nous commençons l'habituation de Vinciane.  Maman vient avec elle plusieurs jours, mais Vinciane ne veut pas quitter ses genoux.  Elle ne veut même pas que sa maman se lève pour prendre quelque chose dans un sac.  Nous lui proposons d'accueillir sa fille seule juste une heure plusieurs jours d'affilés.  A chaque fois, Vinciane vient en pleurant.  C'est un déchirement quand sa maman part.  Au bout de quelques minutes, elle se calme et accepte de jouer tant qu'on reste tout près d'elle.  Au retour, sa maman semble rassurée et fixe une autre heure, un autre jour.  Mais un jour alors que sa mère arrive, Vinciane pleure.  C'est trop dur !  Le lendemain elle nous téléphone pour clôturer la garde.  Elle préfère attendre. 

Bob et les autres enfants : qui stimule qui ?

 

En mettant en place de petits changements pour Bob c’est tout le groupe qui en profite. 

Au début Bob était plutôt réticent.  Il tourne la tête, se cache, fait celui qui n’entend pas.  Par contre les autres enfants observent, paraissent intrigués par l’intérêt que nous portons à Bob.  Alors nous avons décidé de les solliciter.  Nous leur demandions d’aller chercher Bob, de lui expliquer, de lui montrer….  Il donne l’impression d’être plus enclin lorsque c’est un enfant qui le sollicite.  Il les observe beaucoup et il vient de plus en plus près d’eux jouer. 

Petit à petit, nous l’avons vu instaurer la relation.  Il fait des grimaces.  Les autres enfants l’imitent. Ils les chatouille gentiment.  Bob devient de plus en plus actif.

Il est passé du mode assis, au mode « ramping » puis 4 pattes.  Il acquière de plus en plus d’autonomie. 

Point de vue communication, il apprend les signes.  En lui laissant du temps pour répondre, nous lui donnons envie d’essayer.  Au fur et à mesure, les signes sont venus et bizarrement d’autres enfants les ont utilisés.  Des enfants qui parlent peu, qui sont frustrés, ont commencé à les faire. 

Une nouvelle fois, c’est une attitude prise pour un enfant en situation de handicap qui enrichit notre manière d’accueillir tous les enfants.

Préparation de la fin de garde e Jacques.

 

Nous savons que nous approchons de la fin de sa garde.  Jacques aura 6 ans en février 2017 ; nous ne pourrons plus l’accueillir.  Il est important pour nous de préparer également ce moment. 

Comment nous y préparer ? comment y préparer les enfants ? comment préparer Jacques et sa maman ? 

Elle apprécie les moments que son fils passe chez nous.  Nous avons réussi à établir un climat de confiance.  Elle redoute la fin car elle ne trouve pas d’autres solutions satisfaisantes à son goût.

Fin de l’année (21 décembre), nous décidons de prendre du temps pour préparer ce départ.  Nous profitons de l’occasion pour demander au Tisserand une intervention. Une réunion est programmée en soirée avec toute notre équipe, une chargée de mission et la personne du SAP.  Nous élaborons ensemble un protocole de fin.  Nous allons comme pour les autres enfants rencontrer les parents et leurs faire part de nos observations.  Mais nous serons plus précises.  Nous proposerons un écrit aux parents afin qu’ils puissent en faire part aux intervenants s’ils en ont le besoin.  Ces dernières semaines, plusieurs personnes du Centre où se rend Jacques ont pris contact avec nous car ils souhaitent savoir ce qu’on a mis en place, comment on agit avec Jacques.  Il leur est difficile de le comprendre au sujet de la nourriture et de certaines activités.  Sa maman leur a proposé de nous contacter afin d’échanger nos observations.  Le fait de leur transmettre un écrit via la maman les aidera peut-être de trouver des facilités avec Jacques.

La réunion de clôture est prévue pour début de l’année 2017.

Le voyage à Lyon :

 

Victoire, chargée de mission chez Promemploi, dans le cadre du projet FSE organise un voyage d'études de 2 jours à Lyon pour tous les partenaires faisant parti de celui-ci.  Elle propose de rencontrer des responsables de « La Souris verte ».  Il s'agit d'une association qui a développé l'inclusion des enfants en situation de handicap d'abord dans des milieux d'accueil qu'ils ont ouvert et ensuite en partenariat avec la ville dans les autres milieux d'accueil.  Lyon est donc un modèle d'inclusion.

Nous pourrons rencontrer une responsable de cette association mais également visiter un milieu d'accueil inclusif et visiter un centre pour adolescents en situation de handicap qui utilise un Snoezelen.  Ainsi ce voyage répond à la demande de certains partenaires.

Afin de préparer ce voyage, elle nous demande de nous questionner par rapport ces initiatives.  Que voudrions-nous leur demander ? Qu'est-ce qui pour nous et notre équipe est important d'aborder ?

Un carnet de bord est rédigé reprenant toutes les questions ainsi que la présentation des différents partenaires et des différents milieux que nous pourrons visiter.

Nous décidons de partir toute l'équipe.  Il est plus riche pour chacun de le vivre et d'ensuite en discuter que de raconter ce que nous avons vu au reste de l'équipe.

Nous informons les parents des Petits Nicolas de la fermeture de 2 jours pendant les vacances de toussaint pour cause de voyage d'étude. 

Nous sommes ravies de partir même si nous n'attendons pas grande chose de ce voyage.  Nous avons déjà rencontré ces personnes, nous vivons depuis 6 ans l'inclusion et nous avons construit un Snoezelen.  Mais ce voyage va nous permettre de vivre quelque chose toute l'équipe ensemble.  Il va nous permettre de passer 2 jours avec des personnes chargées de mission pour le Tisserand et donc peut-être améliorer nos relations, recréer quelque chose.  Peut-être que d'autres surprises nous attendent.

Et oui, il y en a eu des surprises ! Tout d'abord, il nous a permis de faire de nouvelles rencontres, des membres de certaines équipes éducatives que nous ne connaissions pas.  Nous avons pu également être renforcées dans notre mode de fonctionnement par rapport à l'inclusion grâce au discours que nous a tenu la responsable de la « Souris Verte », aux visites que nous avons faites.  Nous avons pu discuter sereinement avec la personne du Tisserand et recréer un lien.  Nous avons pu échanger plus profondément avec notre conseiller pédagogique de l'ONE.

Ce voyage de par son organisation, nous a été profitable à bien des niveaux. 

Afin de partager cette expérience, quelques semaines plus tard le Tisserand qui travaille en étroite collaboration avec Promemploi a organisé une JIMA (journée inter milieux d'accueil).  Ils ont pu montrer à un plus large publique l'importance de l'inclusion.

Bob et Chelsea

 

Après le dîner, les enfants sont libres de jouer avec ce qu’ils veulent.  Nous en profitons pour rédiger les cahiers de communication et ranger les tables du repas.

Bob observe les autres enfants, il joue avec les voitures autour de lui.  Il ne bouge pas beaucoup il reste dans son coin. 

Chelsea vient jouer à côté de lui avec une poupée mais ne s’intéresse pas à ce qu’il fait. 

Puis tout doucement Bob commence à interpeller Chelsea de manière verbale.  Il balbutie, la regarde, la touche du bout des doigts. 

Chelsea le regarde.  Elle se laisse chatouiller et répond en rigolant.  Plus elle rigole, plus Bob la chatouille et lui gazouille des choses. 

Pour finir Chelsea est couché par terre, elle ne bouge plus et Bob continue de l’interpeller, de la chatouiller, de la faire rire.

Il est acteur de la situation.  Alors qu’il est la plupart du temps passif, il nous montre qu’il peut prendre sa place, qu’il peut donner à l’autre.

Chelsea est ouverte, elle le considère comme un partenaire.  Elle ne montre aucune gène par rapport à la différence de Bob….

Les mouvements de Jacques

 

Jacques est grand, il a 5 ans.  Pour l’instant, il se déplace exclusivement sur les fesses en poussant ou tirant avec ses pieds.  Il ne voit pas très bien.  Il est donc difficile de savoir ce qu’il voit et où il regarde.  Il ne parle pas mais comprend très bien.  Il faut lui donner du temps pour nous montrer ce qu’il veut ou pour nous répondre.

Certains enfants ne sont pas à l’aise face à ses comportements.  Ils n’arrivent pas à anticiper ses besoins, ses réactions ou ses mouvements.

Régulièrement Jacques vient rapidement près d’un enfant et essaie de l’attraper brusquement.  Il rigole, il tape des pieds.

L’autre enfant se sent agressé.  Mais est-ce l’objectif de Jacques ?

Suite à nos observations et nos discussions en équipe, nous estimons que Jacques essaie d’entrer en relation.  Il nous donne l’impression d’être content de pouvoir échanger.  Ses gestes qui sont brusques sont en réalité juste une manière « douce » (pour lui avec ses capacités) de toucher l’autre.

Nous décidons de le verbaliser à l’enfant, de le rassurer.  En mettant des mots, nous les aidons à comprendre et à anticiper.  Petit à petit, les enfants s’habituent et acceptent la relation que leur offre Jacques.

En parallèle, nous verbalisons à Jacques les craintes des autres enfants.  Nous l’accompagnons dans ses gestes et nous lui apprenons à faire plus doucement.  Il coopère.  Il est fier d’être reconnu dans son désir.

Contrat PTP : un autre objectif de notre ASBL.

 

Nous sommes fières de ce contrat.  Nous avons l’impression de réaliser un des objectifs de notre ASBL : « permettre à une personne en difficulté de se réinsérer ».  Il nous a fallu 9 mois pour avoir la réponse.  Neuf mois pendant lesquels Sophie a continué de venir de temps en temps nous voir, nous donner un coup de main bénévolement.  Nous sommes enthousiastes.  Elle nous donne l’impression de vraiment avoir envie de travailler parmi nous.

 

Son contrat prend court le 8 novembre.  Elle nous demande trois jours de congé pour suivre une formation pour le permis de conduire théorique.  Nous lui accordons étant donné qu’elle s’est engagée avant que nous lui proposions le contrat.

La semaine suivante, nous recevons un appel de sa part, elle est malade.  Elle n’a pas pu aller à toute sa formation. Son médecin lui a fait un certificat pour toute la semaine, puis pour la suivante… Au final pour cette fin d’année, elle n’est venue que quelques jours.

C’est le début.  Elle a peut-être besoin d’un peu de temps pour se réorganiser.  Espérons-le car nous comptons sur elle afin d’alléger notre travail au quotidien et pouvoir être davantage disponible avec les enfants.

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